Réussir une présentation orale : comment être convaincant ?
Pendant la scolarité, présentations orales et exposés constituaient pour certains une occasion d’améliorer facilement sa note globale alors que pour d’autres, ils représentaient une épreuve contraignante et même redoutée. Pour cet exercice, il était alors nécessaire de rassembler les informations pertinentes sur certains sujets et de créer une présentation intéressante, claire et pertinente pour l’exposer devant l’ensemble de la classe. Cette pratique scolaire prépare en fait les étudiants à la vie professionnelle, car les présentations, conférences et séminaires jouent aussi un rôle de plus en plus important dans le monde du travail d’aujourd’hui. Cette manière de transmettre une information n’est parfois pas si simple, surtout en face d’un public agité ou qui s’ennuie. Mais ce n’est pas une aversion générale pour les conférences qui fait cependant bailler un auditoire ; cela résulte bien souvent d’un manque de structure de la présentation même et de mauvaises techniques de présentation du conférencier qui n’arrive pas à bien parler en public et à être ainsi convaincant.
Si vous voulez inspirer et captiver votre public ou du moins éveiller son intérêt pour le sujet, il peut donc valoir la peine d’affiner vos propres techniques de présentation. C’est pourquoi nous vous donnons des conseils pour rendre vos exposés convaincants en termes de structure et de contenu et vous donnons des astuces pour réussir une présentation à l’oral.
Parler en public : comment se préparer de manière optimale ?
Une chose est certaine : le succès d’une présentation en public dépend en grande partie de la façon dont vous présentez votre contenu. Votre talent rhétorique et votre capacité à divertir et à engager le public sont des facteurs qui jouent un rôle, quel que soit le sujet choisi. Cependant, une préparation minutieuse est essentielle si vous voulez tirer le meilleur parti possible du temps dont vous disposez pour vos présentations et mettre en valeur vos points forts.
S’adapter à la cible
Avant même de vous consacrer à l’élaboration de votre présentation, vous devriez vous interroger sur votre public futur. Par exemple, cela fait une différence de taille de donner une conférence devant 20 ou 200 personnes. Dans le premier cas, vous pouvez plus facilement répondre à l'auditoire et aussi impliquer davantage chacun des auditeurs dans un échange poussé. Alors qu’avec un public plus large, cela peut rapidement prendre un temps bien trop long ; vous devriez donc interagir plutôt sous la forme de courts sondages, de petites énigmes ou d’autres activités participatives plus adaptées pour un public de cette taille.
Quelle que soit la taille de l’auditoire, il est également extrêmement important de savoir quelles sont les connaissances préalables du public. Sur le principe, il est recommandé de rendre la présentation aussi simple et compréhensible que possible. Mais vous devez anticiper si votre public possède certaines connaissances de base ou non, et cela devrait se refléter dans votre présentation orale. Un public spécialisé s’ennuie à coup sûr si vous lui expliquez les termes de base d’une industrie ou d’un secteur, mais cela peut être exactement ce qui est nécessaire pour un public qui découvre le domaine et qui n’est pas spécialisé.
Tenez également compte des attentes du public à l'égard de votre conférence : si l'événement est associé à des frais d’entrée, vous devez vous attendre à un public plus exigeant que dans le cas d’un événement obligatoire et gratuit.
Planification et compilation des supports d’aide
Pour une présentation, on peut maintenant s’appuyer sur un large choix d’aides techniques et d’outils de visualisation. Les plus fréquemment utilisés sont notamment :
- Ordinateur portable, diaporama (PowerPoint) et vidéoprojecteur
- Rétroprojecteur
- Tableau blanc (whiteboard)
- Tableau de conférence (paperboard)
- Tableau d’affichage (bulletin board)
Tous ces outils offrent la possibilité de soutenir et de dynamiser votre présentation et de rendre ainsi le contenu plus facile à comprendre. Toutefois, la condition préalable est d’intégrer judicieusement ces outils dans votre présentation. La condition de base est que l’équipement approprié soit évidemment disponible sur place. Veillez donc à bien vérifier en amont auprès de l’organisateur ou des personnes en charge dans l’entreprise si les supports prévus sont disponibles et fonctionnent correctement. Si, par contre, vous utilisez votre propre matériel, vous devez alors le tester sur place au plus tard le jour de la présentation afin d’éviter toute mauvaise surprise pendant le déroulement.
Les outils doivent remplir leurs fonctions en servant uniquement d’éléments de support (qui doivent être discrètement utilisés). La présentation via un diaporama (sous forme de diapositives imprimées ou numériques), devenue aujourd'hui la norme, ne devrait que permettre de visualiser le contenu et non remplacer la conférence elle-même : le principe est que votre présentation puisse également fonctionner sans aide ou outil supplémentaire. En cas de problème technique, vous devez être en mesure de transmettre votre contenu sans diaporama ou vidéo, de sorte que vous n'ayez pas à annuler la présentation ou à l'interrompre prématurément.
Créer une présentation ou une conférence
Dès que les conditions générales de base sont clarifiées, vous pouvez débuter par la création du contenu de votre présentation orale. Obtenez pour cela le matériel nécessaire et réfléchissez aux questions auxquelles vous souhaitez répondre et les grands axes que vous aimeriez établir. Ces considérations préliminaires vous aident à bien structurer la conférence et à vous donner toutes les chances de réussir votre présentation.
L’introduction est particulièrement importante pour les conférences de toutes sortes : au mieux, vous gagnerez rapidement l’intérêt du public, dans le pire des cas, vous perdez le public dès les 5 premières minutes. Les possibilités de créer une introduction captivante et stimulante sont pourtant très variées. Vous pouvez attirer l‘attention du public, par exemple, en…
- formulant une thèse provocatrice ou clivante ;
- racontant une blague ou une anecdote personnelle pour introduire et conduire au sujet ;
- présentant un clip vidéo d’introduction ;
- liant votre sujet avec l’actualité ;
- posant une question à votre auditoire.
Dès que vous avez décidé du contenu que vous souhaitez thématiser et de l’introduction de votre présentation, vous pouvez ensuite commencer à créer une présentation appropriée et structurée. Assurez-vous (comme déjà mentionné) que le support visuel complète votre présentation et non l’inverse. Essayez également de réduire le plus possible le nombre de diapositives de présentation et le nombre d'éléments de texte, sinon votre public risque d’être principalement occupé par le diaporama et aura peine à suivre la présentation orale que vous avez réalisée.
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S’entraîner et répéter à l’avance la présentation
La dernière étape de la préparation de votre présentation consiste à la dérouler en détail au moins une fois. Pour ce faire, passez en revue la présentation étape par étape et réfléchissez aux formulations que vous pouvez utiliser pour vous référer ou expliquer certains contenus. Si ces formulations vous viennent à l’esprit plus tard presque sans lecture en raison d’une préparation suffisante, vous donnerez alors l’impression de maîtriser le sujet. En général, il est utile de prendre des notes ou de créer des fiches, qui peuvent servir d’aide-mémoire le jour de la présentation, notamment si vous perdez le fil. Si vous en avez l’occasion, vous devriez également réaliser à l'avance votre présentation devant d’autres personnes. De cette façon, vous pouvez recevoir de précieux commentaires et des retours intéressants sur votre manière de parler en public, sur le contenu et la compréhensibilité globale de votre présentation, vous permettant ainsi d’affiner vos techniques de présentation.
Répétez aussi votre présentation complète au moins une fois pour voir si vous respectez bien le temps imparti donné par l’organisateur ou l’employeur.
Il est fréquent que le public pose des questions après une présentation. Vous devez donc aussi en tenir compte et consacrer un temps dédié à cette phase et vous y préparer.
Comment bien parler en public : langage, rhétorique, gestes et mimiques
Lors de la présentation à l’oral, vous êtes au centre de l’attention : tous les regards sont tournés vers vous, vos remarques sont écoutées avec plus ou moins d’intérêt et vos gestes sont scrutés. C’est souvent une grande opportunité pour vous de présenter enfin le sujet préparé, mais c’est aussi une pression forte. Vos expressions faciales et vos gestes sont notés par le public ainsi que votre choix des mots et le ton utilisé. Si vous êtes convaincant dans tous ces domaines, vous allez donner une impression de maîtrise du sujet, de calme et de professionnalisme. Mais il peut également arriver que vous sembliez mal à l’aise, dépassé et peu sûr de vous.
Trouver le bon ton
Lorsque vous donnez une conférence, vous occupez vous-même la majeure partie du temps disponible et vous ne pouvez pas influencer le tempo des interactions avec le public ou des clips vidéo que vous souhaitez diffuser. Le reste de la présentation est donc rempli de vos remarques ; c’est pourquoi vous devez vous assurer que votre style linguistique soit approprié. Il est recommandé d’adapter votre choix des mots à la cible et de communiquer différemment avec un public plutôt jeune qu’avec un public plus âgé. En outre, la connaissance préalable de votre public est d’une grande utilité, vous devriez vous passer autant que possible d’un vocabulaire spécialisé si aucune personne dans le public ne le maîtrise.
Si vous voulez profiter des avantages des médias sociaux de votre auditoire, intégrez des concepts et des phrases claires dans votre présentation qui peuvent facilement être partagés sur Twitter. Si vous y êtes cité par des membres du public, vous augmenterez votre portée.
Utilisation de la rhétorique et de figures de style
Pour réussir une présentation, il faut également connaître quelques artifices stylistiques et rhétoriques et être capables de les utiliser de manière stratégique. Si vous enrichissez votre présentation de quelques moyens rhétoriques, elle paraîtra plus vivante et intéressante pour l’auditoire sans que vous n'ayez à modifier le contenu en profondeur. De cette façon, vous pouvez divertir davantage et ainsi mieux capter l’attention de votre public. Les figures rhétoriques les plus fréquemment utilisées dans les discours sont les suivantes :
Allitération
Si vous enchaînez des termes qui ont le même son initial, c’est ce que l’on appelle une allitération : de telles combinaisons de mots sont facilement mémorables et peuvent activer l’attention du public. A utiliser cependant avec parcimonie. En effet, si vous résumez le contenu principal de votre présentation dans une allitération, l’auditoire pourra mieux s’en souvenir.
Exemple : World Wide Web
Anaphore
Une anaphore est la répétition ciblée de mots au début d’une phrase ou d’une partie d’une phrase. Cette figure stylistique vous aide non seulement à structurer votre présentation, mais aussi à faire en sorte que le contenu correspondant soit plus facilement mémorisé par le public.
Exemple : L’IaaS vous offre un package sur mesure, l’IaaS est évolutif à tout moment, l’IaaS est le modèle du futur.
Métaphore
Dans une métaphore, vous utilisez un terme d’un contexte différent dans un nouveau contexte. Explication via un exemple : un pied représente une partie du corps. Dans l’expression « au pied de la montagne », cependant, le mot pied est introduit dans un nouveau contexte. Les métaphores rendent votre présentation plus imagée.
Cependant, veillez à ne pas trop utiliser ce dispositif stylistique et utilisez uniquement des métaphores qui sont facilement compréhensibles. Sinon, il peut arriver que votre public ne puisse plus vous suivre ou que votre performance devienne involontairement drôle.
Climax
Un climax augmente également le degré de divertissement de votre présentation. Avec ce dispositif stylistique, vous exprimez une augmentation pas à pas, par exemple en nommant d'abord un fait moins significatif, puis des faits de plus en plus importants.
Exemple : avec la nouvelle stratégie de marketing, vous allez d’abord conquérir le marché régional, puis le marché national et, dans un avenir proche, le marché mondial.
Question rhétorique
Les questions rhétoriques sont des questions auxquelles aucune réponse n’est attendue. Elles ne servent donc pas à obtenir une information, mais sont destinées à faire réagir l’auditeur en provoquant son consentement ou son rejet.
Exemple : sauteriez-vous d’un avion sans parachute ?
Pour ne pas répéter tout le temps les mêmes mots, vous devriez réfléchir avant votre présentation à des synonymes appropriés, c’est à dire des mots connexes. Ainsi la présentation orale sera plus variée et vivante.
Utiliser le pouvoir de la voix
Apprendre à parler en public, c'est aussi ressentir sa propre voix et ses effets. Parler haut et fort n’est cependant que la moitié du combat dans ce cas, car des aspects tels que la vitesse de la parole et la modulation (de faible à élevée) déterminent également la capacité à capter l’attention de votre public. Afin d’éviter un discours plat et monotone, vous devez généralement faire attention à une variation suffisante de votre ton et de votre vitesse d’élocution. Installez également des accentuations et des pauses à des endroits clefs.
Les conférenciers inexpérimentés deviennent souvent nerveux lorsqu’ils font une présentation. Par conséquent, vous augmentez souvent inconsciemment votre débit de parole. En règle générale, si vous estimez que le rythme de vos premières conférences est un peu trop lent, c’est au final en fait probablement le rythme idéal pour les auditeurs.
Porter attention au langage corporel
Lorsque vous donnez une conférence, vous êtes généralement visible par l’ensemble du public. Le succès de la présentation dépend donc aussi de votre langage corporel. Veillez ainsi à toujours adopter une posture droite et à faire face à votre auditoire. De plus, vous devriez garder votre présentation aussi libre que possible. Ne lisez donc pas toujours tout sur vos fiches et levez le regard.
Les gestes et les expressions du visage jouent également un rôle central lors d’une présentation orale. Par exemple, il est nécessaire que votre enthousiasme et intérêt pour le sujet se reflètent sur votre visage, parce que si vous ne pouvez pas susciter d’enthousiasme pour vous-même, comment alors le propager au public ? De plus, ne bougez pas trop, ne soyez pas agité, car cela peut être ressenti comme un manque de confiance par les spectateurs, c’est un signe trop visible de nervosité. Cependant, ne tombez pas dans l’autre extrême en croisant les bras. Cela pourrait alors être interprété comme une barrière entre vous et le public.
Apprendre à parler en public : tout est une question d’exercice
Même les orateurs les plus talentueux ont généralement beaucoup d’entraînement derrière eux, aussi bien devant le miroir à la maison que devant un public en direct. Les premières conférences sont souvent les plus difficiles, car il faut apprendre surtout au début à surmonter son trac. Mais avec de la pratique et en multipliant les présentations en public, il devient peu à peu plus facile d’assimiler les bonnes techniques et astuces présentés ici.
De même, la préparation d’une conférence, en commençant par le choix du matériel de support et l’identification de la cible jusqu’à la préparation de la présentation, devient plus facile avec l’expérience. Vous aurez alors plus de temps et d’énergie à consacrer à la construction de votre présentation proprement dite et pour perfectionner vos techniques de présentation.
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