PostgreSQL vs. MySQL : lequel vous convient le mieux ?
PostgreSQL et MySQL constituent deux des systèmes de gestion de bases de données open source les plus répandus. Mais quels sont leurs différences et leurs points communs exactement et lequel de ces deux outils convient le mieux à différents scénarios de déploiement ?
PostgreSQL ou MySQL ?
PostgreSQL et MySQL sont tous deux des systèmes de gestion de banques de données (DBMS). Pour l’essentiel, ces deux systèmes tendent à être plus similaires que différents. Néanmoins, si on compare PostgreSQL vs. MySQL, on peut déceler certaines distinctions subtiles qui pourront, ou pas, bénéficier à votre projet.
Apprenez-en plus sur ces deux systèmes dans nos articles détaillés :
Chacun des deux systèmes a recours au langage de programmation SQL en tant qu’interface centrale d’interaction avec les bases de données et les données qu’elles contiennent. La déclaration la plus connue est certainement SELECT pour exécuter des requêtes. Ceci permet aux données d’être trouvées et sorties au sein de la base de données. De surcroît, il existe différentes commandes SQL pour contrôler le DBMS.
Le périmètre fonctionnel de SQL est défini à travers diverses normes. Les implémentations courantes les couvrent relativement bien. Lorsque l’on compare PostgreSQL vs. MySQL, PostgreSQL s’avère plus puissant et compatible avec un éventail plus étendu de fonctions que MySQL.
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Une différence importante entre PostgreSQL et MySQL est leur architecture de base. Chacun des deux systèmes est un système de gestion de bases de données relationnel (RDBMS). Cependant, PostgreSQL peut faire beaucoup plus, étant donné qu’il s’agit d’un DBMS objet-relationnel (ORDBMS).
Chacun de ces DBMS a pour socle un moteur de stockage qui fait office d’interface pour stocker les données sur des supports de données physiques. Pour un accès de haute performance, des index sont utilisés, lesquels renvoient aux entrées individuelles de base de données. Il existe différents moteurs de stockage et méthodes d’indexation, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.
PostgreSQL et MySQL sont des systèmes de gestion de bases de données open source, ce qui les différencie des produits exclusifs de gros fournisseurs tels que Microsoft et IBM. De plus, il existe de nombreux autres DBMS open source. Apprenez-en plus sur les bases de données open source les plus importantes dans notre comparatif.
MySQL : le RDBMS open source classique
MySQL fut développé au milieu des années 1990 par MySQL AB en Suède. L’entreprise fut acquise par Sun Microsystems en 2008, puis par Oracle en 2010. Du fait de la méfiance de la communauté open source vis-à-vis d’Oracle, « MariaDB » fut développé en tant qu’embranchement commercial de MySQL. Ceci visait à garantir le fait que le projet demeurerait sous une licence open source.
Dans les années qui virent l’explosion du World Wide Web, MySQL devint un composant populaire de l’incontournable pile LAMP. Le logiciel de base de données est désormais intégré aux côtés de Linux, Apache et PHP, au sein de la plupart des plans d’hébergement Web. MySQL est vite devenu la norme pour les projets Web fondés sur les bases de données relationnelles.
PostgreSQL : la puissante alternative objet-relationnelle
À l’origine, PostgreSQL fut conçu sous le nom de « Postgres », en tant que successeur du DBMS Ingres. Il fut développé au milieu des années 1980 au sein de l’Université de Californie, Berkeley. Le code fut publié sous la licence « Berkeley Software Distribution » (BSD). Au milieu des années 1990, SQL fut adopté en tant qu’interface uniforme, ce qui s’accompagna du changement de nom de Postgre, qui devint « PostgreSQL ». Chacun des deux noms est toujours utilisé aujourd’hui.
Selon les mots d’IBM, PostgreSQL est :
« One of the most compliant, stable and mature relational databases available today and can easily handle complex queries. » / source : https://www.ibm.com/cloud/blog/postgresql-vs-mysql-whats-the-difference
« L’une des bases de données les plus adéquates, stables et matures de nos jours, et peut facilement prendre en main des requêtes complexes. » (traduit par IONOS)
PostgreSQL vs. MySQL : comparatif
PostgreSQL et MySQL simplifient tous deux le fait de travailler avec des bases de données relationnelles. Chacun des deux systèmes comprend des commandes SQL pour créer, modifier et remplir des tableaux, et exécuter des requêtes. Si on compare PostgreSQL vs. MySQL, on s’aperçoit qu’il existe des différences basiques dans leur fonctionnalité, lesquelles sont également visibles dans leurs architectures.
Tandis que MySQL constitue un pur système de gestion de banque de données relationnel (RDBMS), PostgreSQL est DBMS objet-relationnel (ORDBMS). PostgreSQL rend accessible un vaste éventail de concepts issus de la programmation orientée objet. Parmi eux, on retrouve les types de données définis par les utilisateurs, les types de données combinés et l’héritage. PostgreSQL est plus puissant que MySQL, mais aussi plus complexe.
Fonctionnalité DBMS | PostgreSQL / ORDBMS | MySQL / RDBMS |
Plus de données par champ | Tableaux supportés | Nécessite un tableau séparé et une jonction |
Relation m:n | Ajustable directement | Nécessite un tableau supplémentaire et une jonction |
Héritage | Ajustable directement | Requiert une solution complexe/des vues, plusieurs tableaux, etc. |
Données hiérarchiques | Via JSON, HStore et XML | JSON uniquement |
Valeurs booléennes | Type de données personnalisé | Implémentation en tant que TINYINT(1) |
Les types de données
Les types de données sont le pilier de toute conception solide de base de données et de toute utilisation productive des bases de données. Lorsque vous concevez des tableaux, vous spécifiez le type de données contenues dans les colonnes individuelles.
Type de données | PostgreSQL | MySQL |
Valeurs booléennes | PostgreSQL connaît son propre type de données booléennes. | MySQL emprunte un détour. Au lieu d’implémenter des valeurs booléennes comme leur propre type de données, les booléens sont stockés en tant que types de nombres TINYINT(1) |
Intervalles | PostgreSQL fournit un support étendu pour les types d’intervalles, ce qui simplifie le travail avec des valeurs ordinales | MySQL ne dispose pas d’un support dédié aux intervalles à bord ; si vous en avez besoin, vous devrez vous débrouiller avec des alternatives créées par vous-même. |
Géodonnées | PostgreSQL dispose de l’extension PostGIS, laquelle est considérée comme l’une des implémentations de GIS les plus matures. | MySQL donne accès aux géodonnées et aux requêtes associées depuis la version 8. Néanmoins, le champ des fonctions est plus restreint qu’avec PostgreSQL. |
Tableaux | En tant qu’ORDBMS, PostgreSQL donne accès aux tableaux. Les tableaux PostgreSQL permettent de stocker de multiples valeurs dans un champ unique. | MySQL ne donne pas accès à ce type de données. |
Données hiérarchiques/JSON | PostgreSQL est compatible avec JSON en tant que type de données. Ceci permet à une structure de données complexe et imbriquée hiérarchiquement d’être intégrée au sein d’un seul champ. | MySQL est également compatible avec JSON en tant que type de données, mais ce n’est pas aussi puissant qu’avec PostgreSQL. |
Performance
La question de la performance des bases de données est un sujet complexe. Les différents DBMS présentent certains avantages et certains inconvénients en fonction de l’usage. En général, MySQL est considéré comme extrêmement performant, en particulier lorsque l’on accède à la base de données en « lecture intensive », c’est-à-dire en mode lecture. C’est le cas avec les systèmes de gestion de contenu tels que WordPress, qui lisent principalement du contenu issu de la base de données et le délivrent aux visiteurs.
À la différence de MySQL, PostgreSQL atteint un meilleur niveau de performance pour les opérations comprenant de lourdes tâches d’écriture. De plus, l’ORDBMS convient mieux aux solutions d’entreposage de données et les autres systèmes pour l’ «Online Analytical Processing » (OLAP) (« Traitement Analytique En Ligne »). PostgreSQL rend possible plusieurs connexions mais a des besoins plus importants en mémoire.
Sécurité et disponibilité
Les DBMS relationnels garantissent l’intégrité et la disponibilité des données. On appelle également cela les propriétés « ACID ». PostgreSQL est compatible avec les propriétés ACID ; avec MySQL cela dépend du moteur de stockage utilisé.
La situation est similaire concernant le « Multiversion concurrency control » (MVCC), qui garantit la cohérence des données dans le cas de plusieurs accès simultanés à la base de données. Avec PostgreSQL, MVCC est un fait acquis, tandis qu’avec MySQL, cela dépend du moteur de stockage. En termes de sécurité, MySQL offre le chiffrement TLS. PostgreSQL utilise toujours l’ancienne norme SSL.
Administration
L’un des aspects importants du travail avec des DBMS est le fait qu’ils donnent accès à différentes interfaces administrateur. PostgreSQL, comme MySQL, dispose d’une interface en ligne de commande (CLI) avec, respectivement, psql et mysql. À l’aide des outils CLI, vous pouvez vous connecter à la base de données et exécuter le code SQL via une entrée directe ou un fichier script.
En plus des interfaces de ligne de commande, PostgreSQL et MySQL disposent d’interfaces graphiques utilisateurs (GUI) basées sur le Web et natives. Leurs outils d’import et d’export dédiés permettent la création et la restauration de sauvegardes de bases de données. PostgreSQL comprend pg_dump et pg_restore et est plus puissant, sur le plan des sauvegardes, que la sauvegarde MySQL à l’aide de MySQL dump.
Outil admin | PostgreSQL | MySQL |
CLI client | Psql | mysql |
Web GUI | phpPgAdmin | phpMyAdmin |
Native GUI | pgAdmin | MySQL Workbench |
Quand utilise-t-on PostgreSQL vs. MySQL ?
En comparant PostgreSQL vs. MySQL, il est clair qu’ils sont très différents, mais lequel de ces deux systèmes de gestion de base de données devriez-vous utiliser pour votre projet ? Heureusement, la réponse est simple : utilisez PostgreSQL si vous avez des besoins spécifiques pour votre base de données. Si ce n’est pas le cas, MySQL suffit.
En d’autres termes, vous utiliseriez PostgreSQL pour implémenter le site Internet d’une banque ou d’une organisation traitant des données critiques. La conformité ACID complète s’avère payante dans ce cas. Une demande plus élevée pour de la stabilité et de la cohérence des données justifie la complexité des ORDBMS. De plus, les ressources suffisantes pour un environnement PostgreSQL à haute-performance y sont disponibles.
Une autre application de PostgreSQL a lieu lorsqu’une architecture projet nécessite la gestion de modèles de données sophistiqués. Pour mapper des hiérarchies d’objets complexes ou dans les cas où l’héritage est nécessaire en tant que composant central du modèle de données, opter pour l’utilisation de ce puissant ORDBMS est un bon choix. Ceci peut vous épargner d’avoir à utiliser le mappage objet-relationnel (ORM).
Pour les projets Web de petite à moyenne envergure, MySQL constitue la meilleure option. Le RDBMS est moins vorace en termes de ressources serveur. Il est plus facile de trouver un administrateur MySQL expérimenté et abordable. Ses fortes performances lorsqu’il lit des données font de lui une bonne option pour les sites Internet et les petites boutiques en ligne.
Enfin, il importe de noter que PostgreSQL et MySQL peuvent être utilisés en tandem. Ceci est particulièrement intéressant si on a recours à des solutions d’entreposage de données. En général, une ou plusieurs instances MySQL ouvertes sur l’extérieur sont utilisées dans une telle configuration. Elles collectent des données et les transmettent à une installation PostgreSQL qui mène des évaluations et des analyses.
Jetez un œil à notre comparatif de MariaDB vs. MySQL.